texte aimé césaire discours sur le colonialisme
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texte aimé césaire discours sur le colonialisme

12 Fév texte aimé césaire discours sur le colonialisme

Tout Européen, à un moment de son développement, découvre en lui le désir... de rompre avec ses liens de dépendance, de s’égaler à son père. Et c’est là le grand reproche que j’adresse au pseudo-humanisme : d’avoir trop longtemps rapetissé les droits de l’homme, d’en avoir eu, d’en avoir encore une conception étroite et parcellaire, partielle et partiale et, tout compte fait, sordidement raciste. Cela dit, il paraît que, dans certains milieux, l’on a feint de découvrir en moi un « ennemi de l’Europe » et un prophète du retour au passé anté - européen. Que seul l’Occident sait penser ; qu’aux limites du monde occidental commence le ténébreux royaume de la pensée primitive, laquelle, dominée par la notion de participation, incapable de logique, est le type même de la fausse pensée. La colonisation reposait ainsi sur une hiérarchie, grossière assurément, mais vigoureuse et nette. Qu’on le suive pas à pas dans les tours et détours de ses petits tours de passe-passe, et il vous démontrera clair comme le jour que la colonisation est fondée en psychologie ; qu’il y a de par le monde des groupes d’hommes atteints, on ne sait comment, d’un complexe qu’il faut bien appeler complexe de la dépendance, que ces groupes sont psychologiquement faits pour être dépendants ; qu’ils ont besoin de la dépendance, qu’ils la postulent, qu’ils la réclament, qu’ils l’exigent ; que ce cas est celui de la plupart des peuples colonisés, des Malgaches en particulier. Il prête des serments, dicte des lois sublimes, Terrasse les méchants, relève les victimes. Des empires soudanais ? v« Les tirailleurs n’avaient ordre de tuer que les hommes, mais on ne les retint pas ; enivrés de l’odeur du sang, ils n’épargnèrent pas une femme, pas un enfant... A la fin de l’après-midi, sous l’action de la chaleur, un petit brouillard s’éleva : c’était le sang des cinq mille victimes, l’ombre de la ville, qui s’évaporait au soleil couchant. Discours sur le colonialisme. J’observerai seulement... que ce mouvement a pour effet de mettre les mâchoires bien en valeur et que les évocations qui vous viennent à l’esprit vous ramènent plus près de la forêt équatoriale que de la procession des Panathénées... La race noire n’a encore donné, ne donnera jamais un Einstein, un Stravinsky, un Gershwin. Pour lui, l'oppression du colonisé n'est que l'autre face d'un monde occidental devenu barbare. C’est encore du Truman. Passant plus outre, je ne fais point mystère de penser qu’à l’heure actuelle, la barbarie de l’Europe occidentale est incroyablement haute, surpassée par une seule, de très loin, il est vrai, l’américaine. ces invasions gothiques, ce sang qui fume, ces villes qui s’évaporent au tranchant du glaive, on ne s’en débarrassera pas à si bon compte. C’est cette action, ce choc en retour de la colonisation qu’il importait de signaler. Seulement son cerveau fonctionne à la manière de certains appareils digestifs de type élémentaire. Five years earlier, in 1945, black people from around the Le fait est que la civilisation dite « européenne », la civilisation « occidentale », telle que l’ont façonnée deux siècles de régime bourgeois, est incapable de résoudre les deux problèmes majeurs auxquels son existence a donné naissance : le problème du prolétariat et le problème colonial ; que, déférée à la barre de la « raison » comme à la barre de la « conscience », cette Europe-là est impuissante à se justifier ; et que, de plus en plus, elle se réfugie dans une hypocrisie d’autant plus odieuse qu’elle a de moins en moins chance de tromper. Le fait est que la civilisation dite « européenne », la civilisation « occidentale », telle que l’ont façonnée deux siècles de régime bourgeois, est incapable de résoudre les deux problèmes majeurs auxquels son existence a donné naissance : le problème du prolétariat et le problème colonial ; que, déférée à la barre de la « raison » comme à la barre de la « conscience », cette Europe-là est impuissante à se justifier ; et que, de plus en plus, elle se réfugie dans une hypocrisie d’autant plus odieuse qu’elle a de moins en moins chance de tromper. Peine perdue ! J’ai beaucoup parlé d’Hitler. Pour ma part, je fais l’apologie systématique des civilisations para- européennes. Mais alors, je pose la question suivante : la colonisation a-t-elle vraiment mis en contact ? C’est l’Occident qui fait l’ethnographie des autres, non les autres qui font l’ethnographie de l’Occident. et l’impôt ? Ai-je besoin de dire que c’est de très haut que l’éminent savant toise les populations indigènes, lesquelles « n’ont pris aucune part » au développement de la science moderne ? Une dernière citation ; je l’emprunte à un certain Cari Siger, auteur d’un Essai sur la Colonisation [3] : « Les pays neufs sont un vaste champ ouvert aux activités individuelles, violentes, qui, dans les métropoles, se heurteraient à certains préjugés, à une conception sage et réglée de la vie, et qui, aux colonies, peuvent se développer plus librement et mieux affirmer, par suite, leur valeur. La vérité est que Lautréamont n’a eu qu’à regarder, les yeux dans les yeux, l’homme de fer forgé par la société capitaliste, pour appréhender le monstre, le monstre quotidien son héros. Que ce soit tiré d’un livre intitulé : La Réforme intellectuelle et morale, qu’il ait été écrit en France, au lendemain d’une guerre que la France avait voulu du droit contre la force, cela en dit long sur les mœurs bourgeoises. Discours sur le colonialisme Aimé CESAIRE Discours sur LE COLONIALISME Première publication éditions Reclame Quatrième édition. Le système de la civilisation antique se composait d’un certain nombre de nationalités, de patries, qui, bien qu’elles semblassent ennemies, ou même qu’elles s’ignorassent, se protégeaient, se soutenaient, se gardaient l’une l’autre. C’est la première conférence hémisphérique des peuples noirs et elle a … M. Caillois tient la rectification pour nulle et non avenue. Le préjugé de race n’aurait-il jamais effleuré nos vaillantes populations du Sud-Ouest ? Plus de boulevard. Ceux-ci ont de plus grandes capacités qui d’ailleurs ne leur donnent pas plus de droits, mais seulement plus de devoirs... De même, il existe actuellement, que les causes en soient biologiques ou historiques, des différences de niveau, de puissance et de valeur entre les différentes cultures. Le pays de race étrangère devra redevenir un pays de serfs, de journaliers agricoles ou de travailleurs industriels. De la sculpture Shongo ? Regere imperio populos, voilà notre vocation. parlons-en des nègres ! Il reste, bien sûr, quelques menus faits qui résistent. Aucune surprise possible. Il y a une loi de déshumanisation progressive en vertu de quoi désormais, à l’ordre du jour de la bourgeoisie, il n’y a, il ne peut y avoir maintenant que la violence, la corruption et la barbarie. L'Histoire. Voire ! Et la Banque de Madagascar ? Mais des d’Elbée, des Marchais, des Pigafetta ! Et le filtre ne laisse passer que ce qui peut alimenter la couenne de la bonne conscience bourgeoise. L’homme du peuple est presque toujours, chez nous, un noble déclassé, sa lourde main est bien mieux faite pour manier l’épée que l’outil servile. A travers ses discours, le poète Martiniquais nous appelle à la dignité, la mémoire, la connaissance de soi et des autres afin que nous vivions tous ensemble de façon harmonieuse. Cet écrivain français originaire des Antilles est l‘un des fondateurs du mouvement littéraire de la Négritude, aux côtés de Senghor, rejetant les effets de la colonisation française notamment sur les cultures africaine et antillaise considérées comme inférieures à la culture française. - Mais le racisme américain ? [...] La suite du Discours sur le colonialisme : http://percaritatem.com/wp-content/... A lire également sur ce site : n’allez pas le répéter, mais le nègre vous emmerde. le racisme européen aux colonies nous a aguerris ! Le Malgache, jamais ! En sorte que, si l’Europe occidentale ne prend d’elle-même, en Afrique, en Océanie, à Madagascar, c’est-à-dire aux portes de l’Afrique du Sud, aux Antilles, c’est-à-dire aux portes de l’Amérique, l’initiative d’une politique des nationalités, l’initiative d’une politique nouvelle fondée sur le respect des peuples et des cultures ; que dis-je ? Discours sur le colonialisme Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Mais attention : faites Vautrin, retour des pays chauds, donnez-lui les ailes de l’archange et les frissons du paludisme, faites-le accompagner, sur le pavé parisien, d’une escorte de vampires urugayens et de fourmis tambochas, et vous aurez Maldoror. La nature a fait une race d’ouvriers, c’est la race chinoise, d’une dextérité de main merveilleuse sans presque aucun sentiment d’honneur ; gouvernez-la avec justice, en prélevant d’elle, pour le bienfait d’un tel gouvernement, un ample douaire au profit de la race conquérante, elle sera satisfaite ; une race de travailleurs de la terre, c’est le nègre ; soyez pour lui bon et humain, et tout sera dans l’ordre ; une race de maîtres et de soldats, c’est la race européenne. Nous ne sommes pas les hommes du « ou ceci ou cela ». Ma seule consolation est que les colonisations passent, que les nations ne sommeillent qu’un temps et que les peuples demeurent. Quant au gouvernement, de quoi se plaindrait-il ? Césaire, Aimé - Discours sur le colonialisme.pdf - Google ... ... Sign in CESAIRE DISCOURS SUR LE COLONIALISME PDF - Discourse on Colonialism is an essay by Aimé Césaire, a poet and politician from Martinique . User-contributed reviews. Or, la vie qui révolte nos travailleurs rendrait heureux un Chinois, un fellah, êtres qui ne sont nullement militaires. Si toutefois la société future s’organise sur une base dualiste, avec une classe dolichoblonde dirigeante et une classe de race inférieure confinée dans la main-d’œuvre la plus grossière, il est possible que ce dernier rôle incombe à des éléments jaunes et noirs. On me parle de tyrans locaux mis à la raison ; mais je constate qu’en général ils font très bon ménage avec les nouveaux et que, de ceux-ci aux anciens et vice- versa, il s’est établi, au détriment des peuples, un circuit de bons services et de complicité. Et puisque aujourd’hui il m’est demandé de parler de la colonisation et de la civilisation, allons droit au mensonge principal à partir duquel prolifèrent tous les autres. Discours sur le colonialisme est un essai anticolonialiste écrit par Aimé Césaire et publié en 1950. Par ailleurs, jugeant l’action colonisatrice, j’ai ajouté que l’Europe a fait fort bon ménage avec tous les féodaux indigènes qui acceptaient de servir ; ourdi avec eux une vicieuse complicité ; rendu leur tyrannie plus effective et plus efficace, et que son action n’a tendu à rien de moins qu’à artificiellement prolonger la survie des passés locaux dans ce qu’ils avaient de plus pernicieux. C’est une société nouvelle qu’il nous faut, avec l’aide de tous nos frères esclaves, créer, riche de toute la puissance productive moderne, chaude de toute la fraternité antique. Gobineau disait : « Il n’est d’histoire que blanche ». 4 offers from £3.68. Bien entendu, l’humanisme ne perd point ses droits (nous sommes en Occident), mais entendons-nous : « Ce n’est pas en se perdant dans l’univers humain avec son sang et son esprit, que la France sera universelle, c’est en demeurant elle-même. Vrai ou pas vrai ? Or, la vie qui révolte nos travailleurs rendrait heureux un Chinois, un fellah, êtres qui ne sont nullement militaires. Et aujourd’hui il se trouve que ce ne sont pas seulement les masses européennes qui incriminent, mais que l’acte d’accusation est proféré sur le plan mondial par des dizaines et des dizaines de millions d’hommes qui, du fond de l’esclavage, s’érigent en juges. On s’étonne, on s’indigne. Aimé Césaire Discours sur le colonialisme Césaire, Cahier--, Discours--Responsibility: Claudine Richard. Il est étonnant qu’une cause si simple ne frappe pas tous les yeux. Le grave est que « l’Europe » est moralement, spirituellement indéfendable. Mais de telle réaction surprise, de tel réflexe admis, de tel cynisme toléré. Ainsi la chute violente, l’extirpation progressive des cités particulières causa l’écroulement de la civilisation antique. On m’en donne plein la vue de tonnage de coton ou de cacao exporté, d’hectares d’oliviers ou de vignes plantés. De la musique africaine. Pour ouvrir ici une parenthèse dans ma parenthèse, je crois qu’un jour viendra où tous les éléments réunis, toutes les sources dépouillées, toutes les circonstances de l’œuvre élucidées, il sera possible de donner des Chants de Maldoror une interprétation matérialiste et historique qui fera apparaître de cette épopée forcenée un aspect par trop méconnu, celui d’une implacable dénonciation d’une forme très précise de société, telle qu’elle ne pouvait échapper au plus aigu des regards vers l’année 1865. La pensée des Bantous étant ontologique, les Bantous ne demandent de satisfaction que d’ordre ontologique. Ce serait un crime de lèse-humanité, de la part du colonisateur, d’émanciper les races primitives de ce qui est valeureux, de ce qui constitue un noyau de vérité dans leur pensée traditionnelle, etc. Le Discours sur le colonialisme … d’Aimé Césaire publié pour la première fois par Réclame, maison d’édition liée au Parti communiste français, le 7 juin 1950, avec une préface de Jacques Duclos. Parmi les nombreuses œuvres d’Aimé Césaire, le Discours sur le colonialisme publié en 1 955 est un pamphlet nticolonialiste, mais on peut aussi parler d’un plaidoyer contre Sni* to View le colonialisme. ISBN: 2708705814 9782708705814: OCLC Number: 489608614: Description: 1 vol. Que cela soit possible, l’Union Soviétique nous en donne quelques exemples... Mais revenons à M. Jules Romains.On ne peut pas dire que le petit bourgeois n’a rien lu. S’il y a mieux, c’est du R. P. Tempels. M. Caillois, à son tour, constate : « Il n’est d’ethnographie que blanche ». Attendu, comme l’affirme son confrère en christianisme, le R.P. COLLECTIF COMMUNISTE POLEX : QUI SOMMES-NOUS ? ». Please try again. Il ne s’agit pas de supprimer les inégalités parmi les hommes, mais de les amplifier et d’en faire une loi. Qui proteste ? Responsabilité accrue ? Foin du colonialisme ! Pour M. Caillois, le véritable Lévy-Bruhl ne peut être que le Lévy- Bruhl où le primitif extravague. «Alors la grande tuerie avait commencé. Des valeurs inventées jadis par la bourgeoisie et qu’elle lança à travers le monde, l’une est celle de l’homme et de l’humanisme - et nous avons vu ce qu’elle est devenue - l’autre est celle de la nation. Bon dos Junger et les autres. Tout garanti, efficacité éprouvée, toute expérience faite et concluante, c’est d’un racisme qu’il s’agit, d’un racisme français encore maigrelet certes, mais prometteur. Non, jamais dans la balance de la connaissance, le poids de tous les musées du monde ne pèsera autant qu’une étincelle de sympathie humaine. ». _____ AIMÉ CÉSAIRE, DISCOURS sur le COLONIALISME, en 1950 L’auteur dénonce tous les actes de violence et de barbarie, la mise en esclavage de nombreux peuples et le pillage de leurs biens. Car enfin, M. Yves Florenne en était encore à fignoler des romans paysans, des « drames de la terre », des histoires de mauvais œil, quand, l’œil autrement mauvais qu’un agreste héros de jettatura, Hitler annonçait : Je veux dire pas un écrivain patenté, pas un académicien, pas un prédicateur, pas un politicien, pas un croisé du droit et de la religion, pas un « défenseur de la personne humaine ». Cette muflerie, on la piste, depuis un siècle. (Ça, c’est la mouture mystique.). On est impardonnable de ne pas se souvenir de M. Massis, lequel, vers 1927, se croisa pour la défense de l’Occident. Un sort particulier est fait à Mircea Eliade, pour avoir osé écrire la phrase suivante : « Devant lui, l’Européen a maintenant, non plus des indigènes, mais des interlocuteurs. Author of Discourse on colonialism, Aimé Césaire, Cahier d'un retour au pays natal, Discours sur le colonialisme, Une tempête, Une\Saison au Congo, La tragédie du roi Christophe, Une Tempête Avouez que c’est à bon compte ! Pas une goutte de sang ne sera perdue! Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme (1950) Aimé Césaire est un écrivain et homme politique martiniquais. »C’est ce rapport hiérarchique que l’auteur de l’article, un certain M. Piron, reproche à l’ethnographie de détruire. Comparaison idiote pour comparaison idiote : puisque le prophète de la Revue des Deux Mondes et autres lieux nous invite aux rapprochements « distants », qu’il permette au nègre que je suis de trouver - personne n’étant maître de ses associations d’idées - que sa voix a moins de rapport avec le chêne, voire les chaudrons de Dodone, qu’avec le braiment des ânes du Missouri. Etait-il inutile de citer le colonel de Montagnac, un des conquérants de l’Algérie : Convenait-il de refuser la parole au comte d’Herisson : Fallait-il refuser à Saint-Arnaud le droit de faire sa profession de foi barbare : Fallait-il empêcher le maréchal Bugeaud de systématiser tout cela dans une théorie audacieuse et de se revendiquer des grands ancêtres : Fallait-il enfin rejeter dans les ténèbres de l’oubli le fait d’armes mémorable du com­mandant Gérard et se taire sur la prise d’Ambike, une ville qui, à vrai dire, n’avait jamais songé à se défendre : Oui ou non, ces faits sont-ils vrais ? Ayant établi la supériorité dans tous les domaines de l’Occident ; ayant ainsi rétabli une saine et précieuse hiérarchie, M. Caillois donne une preuve immédiate de cette supériorité en concluant à n’exterminer personne. C’est M. Mannoni qui parle : « Suivant des chemins très classiques, ces Malgaches transformaient leurs saints en martyrs, leurs sauveurs en boucs émissaires ; ils voulaient laver leurs péchés imaginaires dans le sang de leurs propres dieux. La différence est que dans son discours il va argumenter ce qu’il dit et son discours et direct il fait réfléchir alors que dans c’est deux autres texte … On a en fait renversé, les uns après les autres, les remparts en deçà desquels la civilisation européenne pouvait se développer librement. Que si c’est un procès d’intention que l’on me fait, je maintiens que l’Europe colonisatrice est déloyale à légitimer a posteriori l’action colonisatrice par les évidents progrès matériels réalisés dans certains domaines sous le régime colonial, attendu que la mutation brusque est chose toujours possible, en histoire comme ailleurs ; que nul ne sait à quel stade de développement matériel eussent été ces mêmes pays sans l’intervention européenne ; que l’équipement technique, la réorganisation administrative, « l’européanisation », en un mot, de l’Afrique ou de l’Asie n’étaient - comme le prouve l’exemple japonais - aucunement liés à l’occupation européenne ; que l’européanisation des continents non européens pouvait se faire autrement que sous la botte de l’Europe ; que ce mouvement d’européanisation était en train ; qu’il a même été ralenti ; qu’en tout cas il a été faussé par la mainmise de l’Europe. La « psychologie » de M. Mannoni est aussi « désintéressée », aussi « libre », que la géographie de M. Gourou ou la théologie missionnaire du R. P.Tempels ! Le Discours sur le colonialisme est une œuvre écrite par Aimé Césaire en 1955. Le motif ? Elles entraînent une inégalité de fait. ». Foin du racisme ! Elles leur confèrent plutôt des charges supplémentaires et une responsabilité accrue. » « Monsieur Gourou, c’est très grave ! Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde. [4] Pas mauvais diable au fond, come la suite l’a prouvé, mais déchaîné ce jour-là. Et nous lisons ensemble :« Civilisés jusqu’à la moelle des os ! Hein, vous savez qui c’est, Frobénius ? Aimé Césaire’s "Discourse on Colonialism" is a poignant exploration of the brutality, indifference, and dehumanizing effect of colonization on both colonizer and colonized. Il paraît que c’est tirer de vieux squelettes du placard. Il vaut la peine de suivre quelques-uns de ces messieurs. Après avoir annexé la science, le voilà qui revendique la morale. Pensez donc ! » Voilà où en est arrivée la bourgeoisie française, cinq ans après la défaite de Hitler ! Oui ou non, ces faits sont-ils vrais ? Kelley. », Convenait-il de refuser la parole au comte d’Herisson : « Il est vrai que nous rapportons un plein barils d’oreilles récoltées, paire à paire, sur les prisonniers, amis ou ennemis. Ah ! On veut s’assurer qu’un meilleur sort sera réservé à M. Caillois, qui, pour défendre la même cause sacrée, transforme sa plume en bonne dague de Tolède. La partie la plus troublée des colonialistes de Tananarive comprenait confusément l’essentiel de cette psychologie du sacrifice, et ils réclamaient leurs victimes. Quoi donc, sinon la charge du monde ? On me lance à la tête des faits, des statistiques, des kilométrages de routes, de canaux, de chemins de fer. Plutôt que de travailler, il choisit de se battre, c’est-à-dire qu’il revient à son premier état. Traduit en patois journalistique, on obtient du Faguet : « Le Barbare est de même race, après tout, que le Romain et le Grec. J’ai dit qu’il y a des vues juste dans le livre de M. Gourou : « Le milieu tropical et les sociétés indigènes, écrit-il, dressant le bilan de la colonisation, ont souffert de l’introduction de techniques mal adaptées, des corvées, du portage, du travail forcé, de l’esclavage, de la transplantation des travailleurs d’une région dans une autre, de changements subits du milieu biologique, de conditions spéciales nouvelles et moins favorables. Ce pamphlet qui—comme son nom l’indique—est une attaque claire contre le colonialisme a été réédité en 1955, après le début de la guerre d’indépendance d’Algérie. Il m’est arrivé d’avoir en face de moi une rangée d’une vingtaine de Noirs purs... Je ne reprocherai même pas à nos nègres et négresses de mâcher du chewing gum. Dans ce pamphlet anti-colonial, Césaire refuse l’équation des colonialistes : « colonisation = civilisation » et répond par une nouvelle équation. Je sais que beaucoup d’entre vous, dégoûtés de l’Europe, de la grande dégueulasserie dont vous n’avez pas choisi d’être les témoins, se tournent - oh ! Il filtre. Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte. ». Salaires décents ! », Et en 1914 : « Que ferons-nous de cette Angleterre et de cet Empire, prochainement, quand les forces économiques auront mis entre nos mains la direction de la race ? Colonization rips the soul out of both, driving the colonizers to violence and race hatred, … ». Que chacun fasse ce pour quoi il est fait, et tout ira bien. A cette idée : que nul ne colonise innocemment, que nul non plus ne colonise impunément ; qu’une nation qui colonise, qu’une civilisation qui justifie la colonisation - donc la force - est déjà une civilisation malade, une civilisation moralement atteinte, qui, irrésistiblement, de conséquence en conséquence, de reniement en reniement, appelle son Hitler, je veux dire son châtiment. Charge accrue ? Mais, bah ! Hitler a bon dos Rosenberg a bon dos. Editions PRÉSENCE AFRICAINE, 1955Tous droits réservés, [1] Le Discours sur le colonialisme … d’Aimé Césaire publié pour la première fois par Réclame, maison d’édition liée au Parti communiste français, le 7 juin 1950, avec une préface de Jacques Duclos. puisque, note le R. P. Tempels, avec une évidente satisfaction, « les Bantous nous ont considérés, nous les Blancs, et ce, dès le premier contact, de leur point de vue possible, celui de leur philosophie bantoue » et « nous ont intégrés, dans leur hiérarchie des êtres-forces, à un échelon fort élevé ». More items to explore. Réduisez cette noble race à travailler dans l’ergastule comme des nègres et des Chinois, elle se révolte. Et voici la saisissante unité de tout cela, la persévérante tentative bourgeoise de ramener les problèmes les plus humains à des notions confortables et creuses : l’idée du complexe de dépendance chez Mannoni, l’idée ontologique chez le R. P. Tempels, l’idée de « tropicalité » chez Gourou. Je parle de millions d’hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d’infériorité, le tremblement, l’agenouillement, le désespoir, le larbinisme. Inoubliable, messieurs ! Et les voluptés sadiques, les innommables jouissan­ces qui vous friselisent la carcasse de Loti quand il tient au bout de sa lorgnette d’officier un bon massacre d’Annamites ? C’est la vertu de l’Europe d’ainsi susciter au moment le plus critique des héroïsmes salvateurs. A mon tour de poser une équation : colonisation = chosification. Et alors, me dira-t-on, le vrai problème est d’y revenir. Cahier, Discours sur le colonialisme: Aimé Césaire (Unknown Binding) Published July 11th 2000 by Editions Nathan Unknown Binding, 127 pages Author(s): Aimé Césaire. Monstruosité ? 1 It was the age of decolonization and revolt in Mrica, Asia, and Latin America. Et puis ça donne encore ceci :« Au point de vue sélectionniste, je regarderais comme fâcheux le très grand développement numérique des éléments jaunes et noirs qui seraient d’une élimination difficile. Le Discours sur le colonialisme est un pamphlet [1] anticolonialiste d’Aimé Césaire. Rather than elevating the non-Western world, the colonizers de-civilize the colonized. Faites fonctionner l’oublioir ! », Un texte qui a marqué l’histoire de la pensée, publié le 12 août 2009 (modifié le 2 août 2019), La société française au temps des colonies, La société française face à l’héritage de son passé colonial, Les essais nucléaires français en Algérie, La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962, Livres, films, spectacles pour la reconnaissance, Histoire et mémoire des anticolonialismes, Villes du Midi et mémoire de l’Algérie française, L’exportation du modèle français de guerre anticoloniale, n’allez pas le répéter, mais le nègre vous emmerde. C’est un cousin. Son émotion serait- elle la même si elle voyait à l’inverse la France s’intégrer dans la famille noire (ou jaune ou rouge, peu importe), c’est-à-dire se diluer, disparaître ? Muller : « que l’humanité ne doit pas, ne peut pas souffrir que l’incapacité, l’incurie, la paresse des peuples sauvages laissent indéfiniment sans emploi les richesses que Dieu leur a confiées avec mission de les faire servir au bien de tous ». Tout le monde y gagne : grandes compagnies, colons, gouvernement, sauf le Bantou, naturellement. Cela réglé, j’admets que mettre les civilisations différentes en contact les unes avec les autres est bien ; que marier des mondes différents est excellent ; qu’une civilisation, quel que soit son génie intime, à se replier sur elle-même, s’étiole ; que l’échange est ici l’oxygène, et que la grande chance de l’Europe est d’avoir été un carrefour, et que, d’avoir été le lieu géométrique de toutes les idées, le réceptacle de toutes les philosophies, le lieu d’accueil de tous les sentiments en a fait le meilleur redistributeur d’énergie. Partialité ? » Décidément, M. Caillois est en bonne compagnie. Pour ma part, si j’ai rappelé quelques détails de ces hideuses boucheries, ce n’est point par délectation morose, c’est parce que je pense que ces têtes d’hommes, ces récoltes d’oreilles, ces maisons brûlées. » Et on attend, et on espère ; et on se tait à soi-même la vérité, que c’est une barbarie, mais la barbarie suprême, celle qui couronne, celle qui résume la quotidienneté des barbaries ; que c’est du nazisme, oui, mais qu’avant d’en être la victime, on en a été le complice ; que ce nazisme-là, on l’a supporté avant de le subir, on l’a absous, on a fermé l’œil là-dessus, on l’a légitimé, parce que, jusque-là, il ne s’était appliqué qu’à des peuples non européens ; que ce nazisme-là, on l’a cultivé, on en est responsable, et qu’il sourd, qu’il perce, qu’il goutte, avant de l’engloutir dans ses eaux rougies, de toutes les fissures de la civilisation occidentale et chrétienne. Après la supériorité scientifique et la supériorité morale, la supériorité religieuse. Il y a l'affirmation du locuteur qui revendique sa négritude, qui est impliqué dans le combat. D’un battement d’oreilles, il chasse l’idée.L’idée, la mouche importune. Il a tout lu, tout dévoré au contraire. En sorte que le danger est immense. (141 p.) : cartes. Et pas une minute, il ne vient à l’esprit de M. Caillois que les musées dont il fait vanité, il eût mieux valu, à tout prendre, n’avoir pas eu besoin de les ouvrir ; que l’Europe eût mieux fait de tolérer à côté d’elle, bien vivantes, dynamiques et prospères, entières et non mutilées, les civilisations extra-européennes ; qu’il eût mieux valu les laisser se développer et s’accomplir que de nous en donner à admirer, dûment étiquetés, les membres épars, les membres morts ; qu’au demeurant, le musée par lui-même n’est rien ; qu’il ne veut rien dire, qu’il ne peut rien dire, là où la béate satisfaction de soi-même pourrit les yeux, là où le secret mépris des autres dessèche les cœurs, là où, avoué ou non, le racisme tarit la sympathie ; qu’il ne veut rien dire s’il n’est pas destiné qu’à fournir aux délices de l’amour-propre ; qu’après tout, l’honnête contemporain de saint Louis, qui combattait mais respectait l’Islam, avait meilleure chance de le connaître que nos contemporains même frottés de littérature ethnographique qui le méprisent.

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